Comment bien nourrir son furet ?
Le furet est un carnivore strict, c'est-à-dire qu'il se nourrit de viande. Dans la nature, les mustélidés du sous-groupe des putois (putorius) auquel appartient le furet, se nourrissent de petits mammifères (rongeurs, lapins), d'oiseaux, d'amphibiens (grenouilles) et d'insectes qu'il rencontre. On dit qu'il est opportuniste.
Le métabolisme d'un furet domestique est très élevé et la nourriture est digérée en 3 à 5 heures. Donc, un furet domestique devra manger environ 10 fois par jour.
BARF : Alimentation Naturelle
Le BARF ou ration ménagère consiste, comme son nom l'indique, à réaliser soi-même le repas de ses compagnons, ici le furet. Elle s'oppose aux rations industrielles (croquettes, boîtes, etc.) élaborées par l'industrie agro-alimentaire.
La ration alimentaire ne se résume pas "à filer" un steak haché ou encore un morceau de poulet à son animal de compagnie. En effet, ces aliments donnés seuls, sont complètement déséquilibrés (la viande est riche en phosphore mais pauvre en calcium). C'est le cas de la plupart des restes de tables d'ailleurs. Par contre ces aliments deviennent des composants essentiels dans la réalisation d'un repas équilibré.
J’ai retenu celle-ci parce qu'elle est facile à reproduire :
Passer au mixeur :
- 3 kg de poulet, lapin ou canards
- 450 g d’abats (au choix)
- 450 g de Bœuf (style steak haché…. Muscle)
- 1 ou 2 œufs
Poudre d’os ou poudre d’os de seiche pour le calcium
Soit :
60 % de viandes diverses
20% de muscles
10 % d’abats
5% d’os ou poudre d’os Photos exemple :
Le Poisson
« Le furet ne digère pas le poisson » est une phrase que l'on peut lire couramment sur le net. Mais qu'en est-il vraiment ?
Pour savoir si le furet digère ou ne digère pas le poisson, il faudrait mener une étude de digestibilité or cela n'a jamais été fait. Il faut donc se baser sur l'observation de ce qui se fait dans les fermes d'élevage.
Au niveau nourriture industrielle, de nombreuses croquettes contiennent du poisson ou des dérivés.
Par expérience, pour en avoir donner moi-même, je peux confirmer que mes furets mangent du poisson. Le seul point que l'on puisse rapporter est qu'ensuite les excréments sentent plus forts.
En fait, rien ne justifie d'exclure le poisson de l'alimentation du furet. En effet, le poisson représente une source alimentaire intéressante, au même titre que la viande. Comme toutes protéines animales, celles du poisson sont de haute valeur biologique (acides aminés essentiels). Comme la viande, le poisson est une source de vitamines du groupe B et de minéraux (calcium, phosphore, en Fer, etc.).
Par rapport à la viande, les poissons d'eau de mer sont une source d'iode et les poissons gras (morue, saumon, hareng, etc.) sont plus riches en vitamines liposolubles A et D.
Le réel problème du poisson n'est pas propre au furet mais lié à une enzyme, appelée thiaminase. Cette enzyme est présente dans les viscères de certains poissons et détruit la vitamine B1 (ou thiamine). En cas de consommation importante, on peut observer des carences mortelles en vitamine B1. Ces carences se manifesteront par des signes nerveux : le Béribéri et l’Encéphalopathie de Gayet-Wernicke chez l'homme et la paralysie de Chastek chez le renard et le vison.
Voici une liste non exhaustive de poissons riches en thiaminase.
Merlan, maquereau, mulet, brochet, carpe, éperlan, hareng, capelan, sardine, poisson chat, morue.
Comme on peut le voir la thiaminase est présente aussi bien chez les poissons d'eau douce que chez les poissons d'eau de mer. On peut aussi inclure les fruits de mers (mollusques, les moules.
Parmi les poissons dépourvus de thiaminase, on peut citer :
Le saumon, la truite, le haddock, la perche, la sole…
En conclusion, il ne faut pas sombrer dans la phobie alimentaire. Donner occasionnellement du poisson, même contenant de la thiaminase n'est pas criminel car c'est une source intéressante de protéines et de minéraux.
Pour éviter tout risque d'avitaminose, il suffit de prendre quelques précautions, comme par exemple donner uniquement du poisson dépourvu de thiaminase : truite, saumon, haddock, etc.
Pour toutes ces raisons, il serait dommage de ne pas donner du poisson à ses furets
Et pour ceux qui utilisent les croquettes aucun soucis ! La thiaminase étant détruite par la chaleur, de ce fait les croquettes contenant du poisson ne posent aucun problème.
Les croquettes
Il faut reconnaitre que les croquettes constituent une alimentation très pratique pour le propriétaire : pas de préparation à l'avance, facilité de stockage, faible encombrement, longue conservation. Ce sont des atouts très utiles lorsqu'on désire partir en weekend et qu'on n'a trouvé personnes pour s'occuper de son animal. Idem pour les vacances, c'est plus facile lorsqu'on envisage de laisser son ou ses animaux à la charge d'une tierce personne.
Des croquettes inadaptées, riche en protéines végétale expose à un risque de calculs rénaux. Les protéines végétales tendent à augmenter le pH des urines (basique), alors que les protéines animales tendent à le faire baisser (acide). Une augmentation du pH favorise la formation de cristaux dans les reins.
Dans un premier temps, le furet peut sembler être bien portant avec un poil brillant mais sur du long terme peuvent apparaître de graves carences, entraînant plusieurs troubles : fourrure terne, animal maigre, performances reproductrices médiocres, décès précoces et risques de développement de pathologies gastro-intestinales, telles que gastrite, ulcération gastrique ou colite proliférative.
Même si la survenue de la plaque dentaire est moindre qu'avec une alimentation humide (boites, carnée), les croquettes exposent elles aussi à un risque de plaque dentaire. Encore aujourd'hui, tout le monde s'accorde pour reconnaître que pour lutter contre le tartre, la plaque dentaire et renforcer les gencives rien ne vaut un morceau d'os avec encore dessus des tendons et du muscle à ronger.
Des Croquettes adaptées les pourcentages recommandés sont minimums 30% de protéines animales, 15% de graisses et moins de 30% de glucides.
Le pourcentage augmente en fonction des périodes Soit :
- 35-36% pour les furets en "entretien"
- 36 à 42% pour les furets en croissance
- > 40% pour les furettes en gestation
- > 40% pour les furettes en lactation
Aliments pouvant être donner occasionnellement :
Jaune d’œuf cru une fois par semaine maximum.
CONCLUSION
Le furet est un carnivore strict. La nourriture d'un carnivore, doit-on le rappeler, est jusqu'à preuve du contraire le carné.
Cette alimentation carnée par la présence d'os et de muscles et tendons encore présents lutte efficacement contre la formation de la plaque dentaire.
Adaptée au métabolisme de l'animal, elle ne nécessite aucune supplémentation particulière.
Les croquettes se veulent une alimentation alternative au carné. Mais elles ne constituent pas une alimentation équilibrée puisqu'il est recommandé de la supplémenter lors de certaines périodes de la vie du furet.
Dans ces conditions, il faut veiller à apprendre très tôt le goût du carnée et du BARF aux furets. Attention !!! à proscrire :
La nourriture salée ou sucrée, tous les fruits et les légumes (dont les fruits à coque, à pépins et à noyau), les céréales (dont le maïs), les produits laitiers, le chocolat, les os cuits et toutes les boissons autres que l’eau.